«J'ai connu la belle époque et maintenant la descente. Ça fonctionne toujours de la même manière : on baisse les effectifs, on fait un plan d'économies, on ferme des magasins, puis on revend et ça ne marche pas.» Camaïeu était encore une entreprise familiale de prêt-à-porter quand Thierry Siwik a rejoint l'enseigne roubaisienne, il y a trente ans. L'actuel délégué CGT sourit : «On avait 18 magasins !» Et quatre patrons.
C'est en 1984 que ces anciens cadres du groupe Mulliez (Auchan) s'associent pour «offrir aux femmes une large gamme de vêtements, sans cesse renouvelée», retrace un historique de la marque. Les ouvertures de boutiques se multiplient en France, portées par le succès d'une mode à petits prix, également proposée aux hommes et aux enfants. Après dix ans de croissance rapide, Camaïeu ne cible plus que les femmes de 20 à 40 ans pour pallier des premières difficultés économiques. C'est l'époque où Jean-François Duprez reprend la direction de l'entreprise, qu'il fait entrer en Bourse en 2000. La notoriété de Camaïeu et la rentabilité de l'enseigne suscitent l'intérêt du fonds d'investissement Axa Private Equity (Axa PE, devenu Ardian en 2013).
Quatre ans et demi après l’entrée en Bourse, le fonds prend le contrôle partiel de l’entreprise, avec la bénédiction de l’actionnariat familial. Camaïeu prend encore de la valeur. Très vite, la société d’investissement de l’assureur cherche à racheter la totalité du capital mais les spéculations d’autre