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Faillites, les financiers à l’amende

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Nombre d’entreprises en grande difficulté l’étaient déjà avant l’arrivée du Covid. En cause : les pratiques de leurs actionnaires, des fonds d’investissement ayant pour seul objectif de les revendre en faisant des plus-values les plus importantes possible.
Des salariés d’André en grève, devant un magasin de l’enseigne, dans le quartier de la gare Saint-Lazare, à Paris, le 30 juin. (Photo Laurent Hazgui. Divergence)
publié le 26 juillet 2020 à 20h41

La série noire a commencé dès le début de la crise sanitaire. La Halle, 850 boutiques et 5 400 salariés, s'est déclarée en cessation de paiements. Quelques jours plus tard, le chausseur André, enseigne centenaire, a déposé son bilan. Même sort pour la chaîne de magasins de vêtements Camaïeu ou les 187 restaurants Courtepaille, qui emploient 2 900 salariés. Il est vrai que l'habillement et la restauration ont particulièrement souffert du confinement. Reste que ces entreprises étaient déjà en piètre santé financière et affichent toutes un point commun : il ne s'agit pas de sociétés familiales ou cotées en Bourse, elles sont détenues par des fonds d'investissement qui ont pour vocation de les conserver au maximum cinq ans avant de les revendre, de préférence, avec une confortable plus-value. Bienvenue dans le monde discret du «private equity». Ce terme anglo-saxon un peu mystérieux désigne les quelque 338 fonds d'investissement recensés en France. Leur métier est finalement plus simple que ne le laisse penser le jargon financier. Il consiste à acheter des entreprises avec un minimum de mise de fonds et un maximum d'emprunts, puis de booster le chiffre d'affaires, et enfin de revendre le tout avec un solide bénéfice. Le mécanisme de ces opérations repose sur le fameux effet de levier ou «leverage by out» (LBO). Un investissement réduit et une dette importante pour racheter une entreprise. Ce système a d'autant plus séduit les investisseurs qu'il repose sur le p