Ministre de l'Intérieur ? Dieu sait s'il en a rêvé ! En rejoignant Beauvau, Gérald Darmanin a réalisé une vieille et ardente ambition. De celles qui ne se disent pas, tant qu'un autre occupe la place, et qui finissent pourtant par être connues de tous. Sitôt installé, le jeune émule de Nicolas Sarkozy a repris les recettes éprouvées de son mentor. Pour faire oublier, à coups de déplacements éclair et de déclarations chocs, les baux compliqués de ses deux prédécesseurs, Gérard Collomb et Christophe Castaner. Pour démontrer que le macronisme, souvent taxé de faiblesse en matière régalienne, n'entretient aucun complexe en la matière. Trois semaines plus tard, cependant, la suractivité du nouveau ministre n'a pas fait oublier les accusations de viol dont il fait l'objet. Bien que l'enquête se poursuive sur ces faits datés de 2009, et bien que l'intéressé soit présumé innocent, c'est sur le terrain de «l'éthique» que se placent les critiques pour réclamer sa démission. Dimanche, même la cérémonie d'hommage au père Jacques Hamel, assassiné en 2016 par deux jihadistes, a vu le ministre invectivé par plusieurs individus, au cri de «Darmanin, sale violeur».
«Gloriole»
Ce climat fait peser sur l'exécutif la menace d'un pénible feuilleton, à l'image de celui qui avait accompagné François Fillon durant la présidentielle. Attendu partout par de tels «comités d'accueil», le candidat Les Républicains avait eu le plus grand mal à faire valoir son