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Covid-19

Le masque rendu obligatoire dans de plus en plus d'espaces extérieurs

La circulation du virus s'intensifie, confirme Santé publique France dans son bulletin publié ce jeudi soir. Pour tenter de contenir l'épidémie, des maires et des préfets imposent le port du masque dans les espaces extérieurs fréquentés.
Dans une rue de Lille, ce jeudi. (DENIS CHARLET/Photo Denis Charlet. AFP)
publié le 30 juillet 2020 à 20h48

Obligatoire dans les lieux publics clos depuis le 20 juillet, le masque est en train de gagner du terrain sur les espaces extérieurs. Face à l'intensification de la circulation virale en France et un nombre de cas positifs au Covid-19 à la hausse (Santé publique France signale d'ailleurs ce jeudi soir que «l'augmentation s'est intensifiée de manière marquée» cette dernière semaine), de plus en plus d'élus font le choix d'imposer le masque en plein air dans les zones très fréquentées, principalement les marchés, les lieux touristiques et les centres-villes.

La mairie de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a expliqué vouloir lutter contre la propagation du virus en rendant son port obligatoire dans son quartier intra-muros et sur ses remparts, à partir de ce jeudi. Même chose du côté de Bayonne et de Biarritz, qui viennent d’annoncer une mesure similaire, effective dès lundi prochain dans les rues de l’hyper-centre. Trois communes qui s’ajoutent ainsi à la liste (déjà longue) des municipalités ayant signé des arrêtés dans ce sens : La Rochelle, Biscarrosse, Argelès-sur-Mer, Noirmoutier-en-Ile, Cergy, Annecy… A plus grande échelle, le préfet de la Mayenne a fait le choix lundi d’étendre l’obligation du masque dans les centres de quatre communes du département. Dans le Jura, le préfet l’exige dans tous les marchés et les vide-greniers. Le Nord devrait également annoncer des mesures ce vendredi. Jour où le port du masque entrera en vigueur sur les marchés d’Orléans et Bayeux.

«Même quand on est avec ses amis, sa famille»

Que pense le gouvernement de cet élargissement de l'usage du masque à l'extérieur ? Ce renforcement sanitaire localisé est-il approuvé ? «Si vous êtes dans une rue où il y a plusieurs personnes qui vont se balader et vous n'êtes pas sûr de pouvoir garder la distance, je le recommande», a déclaré mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran, en précisant que les arrêtés locaux seront pris «à chaque fois que ce sera nécessaire». «Le travail qui a été fait par les Français, qui a permis de sauver tant de vies, doit se poursuivre cet été, même quand on en a marre, même quand on est avec ses amis, sa famille», a-t-il tenu à souligner. Sans rien dire sur la possibilité de déployer l'idée du masque en extérieur au niveau national.

Interrogé sur ce point par Libération, Yazdan Yazdanpanah, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, membre du conseil scientifique et coordinateur de REACTing (un consortium multidisciplinaire chargé de préparer et coordonner la recherche pour faire face aux crises sanitaires), se positionne contre une nouvelle obligation généralisée : «Moi personnellement, je ne suis pas pour la coercition dans les espaces à l'air libre. Je suis plutôt en faveur de la responsabilisation individuelle. Il est très important que les gens comprennent l'importance de la distanciation sociale et des gestes barrières, sans qu'on les contraigne à chaque fois.» L'expert rappelle aussi que la transmission par aérosols est surtout notable dans les lieux confinés. Mais que la transmission par gouttelettes «ne disparaît pas» en extérieur, donc attention aux individus trop rapprochés.