Eté 1944 : Clément Verfaillie, 19 ans, est arrêté à Condé-sur-Sarthe par des miliciens français et remis à la Gestapo. Etudiant en télégraphie sans fil (TSF), il se dirigeait à vélo, depuis La Garenne-Colombes, en région parisienne où il vivait, vers un village de Mayenne. «Les étudiants devaient effectuer un travail civique dans les fermes afin de pallier le manque de main-d'œuvre, de nombreux hommes étant prisonniers», écrit Verfaillie en 2007, à l'âge de 82 ans, dix ans avant sa mort. Au moment de son arrestation, Clément Verfaillie porte dans la sacoche de son vélo du matériel radio qu'il a fabriqué et doit remettre à des résistants. Sans s'être engagé dans un groupe organisé, il commençait à leur fournir de l'aide. Quelques jours après, dans la prison d'Alençon où il est incarcéré et torturé par les agents de la Gestapo, débarque un autre groupe de résistants parmi lesquels se trouve Louis Boulanger, 42 ans. Entre le jeune Verfaillie et celui qui aurait pu être son père se noue une amitié qui perdure aujourd'hui entre les descendants de leurs familles respectives, qui se retrouvent tous les étés sur l'île de Groix, en Bretagne. Les parcours des deux hommes figurent dans le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, véritable dictionnaire biographique qui sortira le 10 septembre (lire ci-dessous).
Père de famille et ingénieur, chef d'exploitation pour la Société de distribution d'électricité de l'Ouest à L'Aigle, dans l'Orne, Louis Bou