Après Lille, Toulouse, Nice, La Rochelle et bien d’autres villes, c’est au tour de Paris d’étendre l’obligation de porter un masque dans certains espaces publics extérieurs, pour freiner toute recrudescence de l’épidémie de Covid-19. C’est en tout cas le souhait de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a transmis cette demande mardi à Didier Lallement, le préfet de police de Paris. Depuis le 31 juillet, les préfets peuvent prendre des arrêtés pour rendre le port du masque obligatoire.
A Paris, cette obligation pourrait survenir «dans les prochaines quarante-huit ou soixante-douze heures», a précisé Anne Souyris, adjointe EE-LV à la mairie de Paris, chargée de la santé. Ce futur arrêté devrait concerner dans une première phase les lieux denses identifiés, comme les «berges de Seine, le canal [Saint-Martin, ndlr], les marchés à ciel ouvert, éventuellement les alentours des gares» et peut-être certaines rues commerçantes, d'après l'élue écologiste. Dans un deuxième temps, «on va faire appel à tous les maires d'arrondissement pour qu'ils nous disent quels sont les lieux denses sur leur secteur», explique Anne Souyris à Libération. «Ils peuvent avoir par exemple des parcs et jardins bourrés de monde et d'autres pas. Plutôt que d'imposer le masque partout, on va le faire en fonction de la réalité de terrain, en fonction des retours des élus.»
Face au préfet Lallement, plutôt favorable à une interdiction globale, la ville de Paris souhaite faire de la dentelle pour éviter des contraintes inutiles. «Nous avons appelé Didier Lallement pour voir sur quelles zones on allait pouvoir se mettre d'accord», a confirmé Anne Souyris. Dès que les secteurs seront définis, «la ville communiquera conjointement avec la préfecture de police», abonde sur Twitter Emmanuel Grégoire, premier adjoint. Un premier communiqué est prévu dès ce mercredi.
Pour prévenir toute récidive de l’épidémie et éviter un reconfinement généralisé, l’équipe Hidalgo estime ne pas avoir d’autre choix. Le masque est déjà obligatoire dans les transports en commun. Mais les incitations à utiliser le masque le plus possible n’ont pas été assez suivies d’effet, a jugé la mairie. Cette décision survient après la publication d’indicateurs montrant une légère reprise de la maladie.
«Après avoir baissé jusqu'en juin, tous les indicateurs montrent désormais une remontée du Covid-19 à Paris et dans sa région. Le mouvement est lent mais régulier depuis un mois. Il y a eu un infléchissement clair», a observé Anne Souyris dans le Monde. Selon Santé publique France, Paris est le troisième département le plus touché par l'épidémie, derrière la Guyane et la Mayenne. A la date du 28 juillet, le nombre de personnes qui y ont été diagnostiquées positives était de 16,5 pour 100 000 habitants, contre 143 en Mayenne et 227 en Guyane. Mais surtout, à l'échelle nationale, le nombre de nouveaux cas rapportés à la population est en augmentation de 54 % par rapport à la semaine précédente.