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Libération
Une vie en héritage (23/36)

Elisabeth-Marie d’Autriche, Sissi si tu voyais ma vie

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Aristocratie. Singulière et têtue, la petite-fille de l’impératrice a grandi dans l’admiration de son grand-père et l’opulence de la cour autrichienne. Avant de s’engager au Parti socialiste, ce qui lui vaudra d’être surnommée «l’archiduchesse rouge».
Elisabeth-Marie d'Autriche, vers 1910. (Photo Imagno-ÖNB. La Collection)
publié le 12 août 2020 à 17h06

Evidemment, la tentation est grande de comparer la petite-fille à sa grand-mère : sur les photos, très grandes beautés aux petits airs pincés et indomptables, allures de hautes femmes sveltes et sportives, tailles incroyablement fines, vies semblables, cabossées, intenses et pas toujours heureuses. Elles partagent leurs engagements politiques assez tranchés - hongrois pour mamie et socialiste pour la petite - et les deux bénéficient d’un amour sans faille de François-Joseph, mari et papi.

Portrait d’Elisabeth de Wittelsbach, dite Sissi, vers 1890.

Photo AKG-IMAGES

On parle ici de notre Sissi, impératrice d'Autriche fantasque, souvent malheureuse - surtout à la cour étouffante de Vienne -, la vie émaillée de drames, de poésie, de romanesque, figure singulière et déconcertante de ce XIXe siècle autrichien. Et on parle de sa petite-fille, Elisabeth-Marie, dite Erszi, la fille de Rodolphe, personnage tout aussi déconcertant que sa grand-mère, qui ne s'intéressait guère à elle par ailleurs. On l'appellera l'archiduchesse rouge à la fin des années 20 : la camarade Elisabeth-Marie vécut trente ans au côté d'un socialiste autrichien, une Habsbourg follement riche et engagée (pour des raisons plus ou moins politiques) dans le Parti après la chute de l'empire grand-paternel.

Mais revenons au déb