2022 semble encore loin. Pourtant, Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, ne cache plus son ambition présidentielle. Il a profité d’une visite en Balagne, région de Haute-Corse, pour dévoiler lundi dans une interview à Corse Matin qu’il visait la prochaine élection : «Je m’y prépare, oui.»
Le moment est bien choisi pour l'ancien membre du parti Les Républicains, qu'il a quitté en 2017, sur fond de désaccord avec la ligne identitaire de Laurent Wauquiez. Deux ans avant le premier tour de l'élection présidentielle, le parti de droite n'a toujours pas désigné celui qui les représentera pour l'élection présidentielle de 2022. Beaucoup attendaient une annonce de François Baroin. Mais elle ne vient pas. «Baroin suit son calendrier», glisse Damien Abad, le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale. Sans attendre le maire de Troyes, Xavier Bertrand profite de la quiétude politique qui berce le mois d'août pour se positionner comme possible candidat de la droite.
«Ma maison est à droite»
Au programme, rien de très précis encore. Face à la crise économique consécutive au Covid-19, l'ex-ministre estime dans Corse Matin qu'il faudra «de vraies mesures pour créer une nouvelle économie». Il souhaite aussi «donner les moyens à la justice» pour restaurer un «maintien de l'ordre et de la sécurité». Il ne fait aucun mystère sur sa famille politique : «Je sais où est ma maison. Elle est à droite.» Dans une rhétorique proche de celle d'Emmanuel Macron en 2017, il ajoute qu'«il faut fédérer autour de projets» et fait l'analyse que «les gens en ont marre des partis. […] Je veux rassembler les Français autour d'idées pas les diviser.»
Xavier Bertrand exclut de participer à une primaire de la droite : «Ma primaire, ça sera le scrutin régional des Hauts-de-France.» Il aura lieu en mars 2021. Auprès de Libération, Damien Abad estime que «la primaire est usée. C'est un système révolu. Ma crainte c'était que nous n'ayons tout simplement pas de candidat.» Est-il rassuré par l'annonce de Xavier Bertrand ? «Bertrand peut être soutenu par LR en 2022, rien ne doit être exclu.»
Tout le monde n'est pas du même avis chez Les Républicains. Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, qui envisage une candidature, plaide pour l'organisation d'une primaire. Au micro de France Inter le 21 juillet, il expliquait que c'était «le pire système… à l'exception de tous les autres». «[Sans primaire] le premier tour sera une primaire avec le risque, la certitude même, de l'élimination», justifiait-il.
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Pour Damien Abad, l’enjeu de la présidentielle 2022 sera de rassembler la famille de droite autour d’un seul candidat. Valérie Pécresse, François Baroin, Bruno Retailleau ou encore Edouard Philippe pourraient nourrir des ambitions présidentielles. «Je ne crois pas que Philippe aille contre Macron», réagit Damien Abad. «Il faut que LR évite le décalage avec la population qui vit une crise économique. […] On aura un calendrier, une méthode de partage des candidats d’ici Noël», promet le chef des députés LR.