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Interview

Procès des attentats de janvier 2015 : «La peur d’être assassiné parce que juif fait son retour»

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Attentats de «Charlie Hebdo» et de l’Hyper Cacher : un procès hors normedossier
L'historienne Jenny Raflik revient sur l'importance de l'attentat de l'Hyper Cacher pour les juifs de France, déjà victimes d'atteintes antisémites régulières.
Devant l'Hyper Cacher à Paris, le 10 janvier 2015. (Yves Herman/Photo Yves Herman. Reuters)
publié le 6 septembre 2020 à 10h27

Historienne et spécialiste du terrorisme, Jenny Raflik, professeure à l'université de Nantes, a collaboré à Histoire des juifs, un voyage en 80 dates de l'Antiquité à nos jours (PUF), ouvrage collectif qui sera publié le 9 septembre, sous la direction de Pierre Savy. Dans cette longue saga, le dernier repère chronologique retenu est celui de l'attentat contre l'Hyper Cacher, perpétré par Amedy Coulibaly le 9 janvier 2015.

Pourquoi l’attaque de l’Hyper Cacher constitue-t-elle une date importante dans l’histoire des juifs de France ?

Sans doute parce qu'elle se situe au croisement de deux séries chronologiques : celle des attentats commis au cours de l'année 2015 et celle des atteintes relevant de l'antisémitisme qui tue sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale. L'attaque de l'Hyper Cacher intervient après l'assassinat d'Ilan Halimi, en janvier 2006, et l'attentat commis, le 19 mars 2012, par Mohammed Merah contre l'école juive Ozar Hatorah à Toulouse, qui a fait quatre victimes dont trois enfants. Triste litanie qui ne s'arrête pas là. La justice française a reconnu le caractère antisémite des meurtres de Sarah Halimi, en avril 2017, et de Mireille Knoll, en mars 2018 [dans la première affaire, la cour d'appel de Paris a déclaré le mis en examen irresponsable pénalement ; dans la seconde,