Plébiscitées, moquées, ou remises au goût du jour, les chaussures sont perçues comme le reflet d'une époque, de communautés, d'une personnalité. Entre modèles iconiques ou en passe de le devenir, Libération consacre une chronique hebdomadaire à des passionnés qui se racontent à travers leurs pompes. Aujourd'hui Béatrice, 53 ans, originaire du Pays basque, évoque ses paires de confinement et déconfinement.
L'épisode précédent : Les espadrilles, noblesse transpyrénéenne
Quelles étaient vos paires du confinement et du déconfinement ?
Ma paire de chaussure de confinement était des tennis de marche Nike. J'ai la chance d'habiter à moins d'un kilomètre de la plage donc tous les matins de 7 à 8 heures je suis allée voir la mer. J'ai envoyé des captures d'océan tous les jours à mes copains parisiens, new-yorkais et basques. Sinon j'étais enfermée 23 heures par jour, pieds nus. J'avais acheté ces chaussures de marche à New York et je les ai usées jusqu'à la corde. En les mettant le matin, ça me rappelait mon voyage. Mes chaussures de déconfinement étaient des nu-pieds de chez Rodier, car chez nous il fait très beau. J'ai aussi acheté deux paires de vraies tongs australiennes de chez Reef, une à paillettes bleu marine et une paire unisexe où la voûte plantaire est dessinée. Ce sont des tongs avec lesquelles on peut marcher des dizaines de kilomètres ! C'est mon plaisir du déconfinement en matière de chaussures.
Quelle est votre chaussure idéale en vacances ?
Sans surprise, ce sont les espadrilles. Pour la journée, les plates plus particulièrement celles à rayures noires et blanches. Et pour le soir, j'opte plutôt pour mes compensées rouges attachées à la cheville. L'espadrille, c'est la simplicité, on ne se pose pas trop de questions. La seule que l'on se pose en début de saison, c'est «quelle couleur je vais prendre cette année ?». C'est une chaussure qui parle de vacances… sauf les jours de pluie. Si je suis en espadrilles et qu'il se met subitement à pleuvoir, je les enlève et marche pieds nus. Elles n'aiment vraiment pas l'humidité et ça ne choque personne qu'on marche les chaussures à la main. Tous les jours à Biarritz, on croise des gens pieds nus car ils partent de chez eux en combi avec leur planche de surf sous le bras. Mon voisin part tous les jours pieds nus en maillot de bain avec sa pirogue hawaïenne sous le bras à travers la ville. Quand je vais marcher le matin, j'ai mes paires de tennis et de palmes. J'enlève mes tennis, je vais nager et je les remets. Ce sont des pratiques qui font rêver, ayant vécu quinze ans dans la capitale j'en suis bien consciente.
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Un souvenir marquant autour d’une paire de chaussures?
L'hiver, j'adore porter des boots montantes de chez Melvin & Hamilton. J'ai cherché pendant des lustres une version noire avec un élastique orange. Un jour, je les ai trouvées à ma taille mais c'était un modèle pour homme. Je les ai donc achetées et je les adore. Mais le problème est qu'elles sont beaucoup plus lourdes à porter. J'en ai maintenant plusieurs modèles avec des élastiques bleus, roses. J'étais contente car c'est rare d'avoir une idée en tête et de trouver exactement ce que l'on veut. Mais on ne va pas se mentir, elles ne font pas une démarche légère.
Votre paire d’écolière ?
J'ai une sœur jumelle, on est quatre sœurs approximativement du même âge, et il y avait une période où l'on adorait toutes des petites ballerines noires en velours chinoises. On devait avoir 12 ans. Elles tenaient juste avec une petite anse avec un petit bouton. On les portait toutes avec une salopette. C'était délicieusement cucul.