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Référendum pour les animaux : les veneurs vénères

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Depuis l’annonce du projet de RIP sur le bien-être animal, pourtant soutenu par une majorité de Français, représentants des chasseurs et syndicats d’éleveurs multiplient les actions de lobbying, inondant les parlementaires de courriers et de mails et demandant la démission de ceux soutenant l’initiative.
Lors d’une chasse à cour dans la Sarthe, en 2012. ( Photo Jean-Luc Chapin. Agence VU)
publié le 7 septembre 2020 à 20h16

Dans la sphère politique, la cause animale ne fait plus ricaner. Elle fait même plutôt grimacer. Depuis l’annonce du projet de référendum d’initiative partagée (RIP) en faveur des animaux le 2 juillet, les actions de lobbying, les menaces et les croche-pattes se multiplient - au dernier décompte, 640 000 citoyens ont déjà apporté leur soutien à l’initiative. Les parlementaires se retrouvent en première ligne : au moins 185 députés et sénateurs doivent soutenir cette initiative pour qu’elle puisse être soumise au vote des citoyens. A ce jour, ils sont 137 (dont seulement 20 sénateurs) à avoir donné leur accord. Et ce, malgré les nombreuses «invitations» à ne pas le soutenir. La chasse à courre fut l’une des premières à dégainer, abreuvant les parlementaires de courriers et de mails.

«Croisade»

«Ils tiennent à peu près tous le même discours, nous invitant à découvrir cette belle discipline», raconte le député Loïc Dombreval (LREM), signataire du RIP. «Ces courriers m'ont expliqué à quel point j'étais dans l'erreur», relate Bernard Jomier, sénateur apparenté au groupe PS, autre soutien du RIP. Un mail a particulièrement interloqué plusieurs parlementaires : il provenait d'un certain Martin C., 13 ans, habitant l'Indre-et-Loire, défendant la chasse à courre dans un discours singulièrement étranger à l'enfance. «J'étais stupéfait», reconnaît Loïc Dombreval. Prête à se défendre à cor et à cri, la Société de vénerie a diffusé, le 18