Dans la sphère politique, la cause animale ne fait plus ricaner. Elle fait même plutôt grimacer. Depuis l’annonce du projet de référendum d’initiative partagée (RIP) en faveur des animaux le 2 juillet, les actions de lobbying, les menaces et les croche-pattes se multiplient - au dernier décompte, 640 000 citoyens ont déjà apporté leur soutien à l’initiative. Les parlementaires se retrouvent en première ligne : au moins 185 députés et sénateurs doivent soutenir cette initiative pour qu’elle puisse être soumise au vote des citoyens. A ce jour, ils sont 137 (dont seulement 20 sénateurs) à avoir donné leur accord. Et ce, malgré les nombreuses «invitations» à ne pas le soutenir. La chasse à courre fut l’une des premières à dégainer, abreuvant les parlementaires de courriers et de mails.
«Croisade»
«Ils tiennent à peu près tous le même discours, nous invitant à découvrir cette belle discipline», raconte le député Loïc Dombreval (LREM), signataire du RIP. «Ces courriers m'ont expliqué à quel point j'étais dans l'erreur», relate Bernard Jomier, sénateur apparenté au groupe PS, autre soutien du RIP. Un mail a particulièrement interloqué plusieurs parlementaires : il provenait d'un certain Martin C., 13 ans, habitant l'Indre-et-Loire, défendant la chasse à courre dans un discours singulièrement étranger à l'enfance. «J'étais stupéfait», reconnaît Loïc Dombreval. Prête à se défendre à cor et à cri, la Société de vénerie a diffusé, le 18