C'est la guerre des diables sur le Tour de France. L'Allemand Dieter Senft, alias «Didi» ou «El Diablo», 68 ans et 25 participations comme Lucifer au milieu des spectateurs, se fâche rouge sur le sujet : «Il n'y a qu'un diable ici et c'est moi.» Son problème : le Belge Guy Clauwaert, 75 ans, queue fourchue sur le Tour depuis six étés, réclame la vedette et proteste : «Non, le diable, c'est moi.» Ces accusations d'usurpation sont graves. Tout remonte à 2015, quand Didi annonce qu'il a un souci de santé et ne pourra pas faire le diable au passage de la caravane publicitaire, du peloton et de la télé. Guy Clauwaert, ancien pompier de Bruxelles, découvre la nouvelle dans la presse : «J'ai décidé d'intervenir. Un Tour de France sans diable, ça n'existe pas.» Mais la mascotte d'origine est revenue et le remplaçant n'a pas voulu partir. Il y a donc désormais deux Belzébuth. Manifestement, c'est un de trop.
Dieter «El Diablo».
Photo Claude Pauquet. VU pour Libération
Guy sonne la charge : «Moi, ce sont les Français qui m'ont demandé de venir faire le diable.» Qui cela ? Il soutient que le coureur cycliste Sylvain Chavanel l'a personnellement prié de reprendre le rôle. Et Didi, alors ? «Quand il avait des sponsors, il prenait 1 000 euros par jour.» Didi s'étouffe : «C'est n'importe quoi. "Le Belge" se fait passer pour moi. Vous saviez qu'il fait payer les autographes qu'il signe ?» Chacun réfute les allégations de l'