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Justice

Scandale du Mediator : l’influence à l’audience

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Mediator, le procèsdossier
Deux mois après la clôture du procès principal, s’est ouvert lundi à Paris le volet «lobbying» de l’affaire. A la barre, Claude Griscelli, ancien grand médecin, Marie-Thérèse Hermange, ex-sénatrice, et Jean-Philippe Seta, numéro 2 de Servier, tous trois accusés d’avoir joué de leur position pour minimiser la responsabilité du laboratoire.
Claude Griscelli et son avocat lors de l’ouverture du procès du Mediator au tribunal de Paris, en septembre 2019. (Photo Luc Nobout. IP3)
publié le 15 septembre 2020 à 18h21

Dans le dossier du Mediator, il y a bien sûr le volet central de «crime industriel», comme l'a qualifié la docteure Irène Frachon à l'origine de sa révélation, mais il y a aussi d'autres volets, en particulier celui autour du lobbying intensif que faisait Servier pour imposer ses médicaments anorexigènes, luttant contre l'obésité. Au tribunal correctionnel de Paris, cette semaine, c'est une petite prolongation du grand procès (qui s'est terminé formellement début juillet, délibéré attendu fin mars) qui se joue, avec un arrêt sur l'aspect «trafic d'influence» du dossier.

Et depuis ce lundi, on assiste à une merveille de comédie humaine. Car cette histoire est un bijou, un cas d’école, avec tout ce qu’il faut de petits arrangements entre puissants. Il y a là un grand médecin, une ex-sénatrice de renom et, bien sûr, un haut responsable de l’industrie pharmaceutique. Tous les trois sont accusés d’avoir joué de leur influence pour atténuer la responsabilité du laboratoire dans un rapport d’une mission sénatoriale sur le Mediator, en 2010-2011.

D'abord, Marie-Thérèse Hermange. Sortie tout droit d'un tableau du Greco, elle arrive, ferme les yeux,