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Bridgestone : les vœux pneus du gouvernement

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Annoncée mercredi, la fermeture surprise du site de Béthune a été jugée «révoltante» par l’exécutif. Faute de leviers coercitifs, l’Etat doit compter sur l’appui des syndicats pour faire changer d’avis le fabricant de pneumatiques.
Devant l’usine Bridgestone de Béthune, jeudi. (Photo Michel Spingler. AP)
publié le 17 septembre 2020 à 20h31

A observer la tonalité des premières montées au créneau de l'exécutif, c'est peu de dire que la décision du fabricant de pneus japonais Bridgestone de fermer son usine de Béthune (Pas-de-Calais) ne passe pas du tout auprès de l'exécutif. Après les ministres du Travail, Elisabeth Borne, et de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, qui, dans une réaction commune avec Xavier Bertrand, président LR des Hauts-de-France (une pratique inhabituelle), ont dénoncé mercredi leur «désaccord total face à cette annonce» dont ils contestent «la brutalité, la pertinence et les fondements», le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, en a remis une couche jeudi matin. Cette fermeture «est une décision révoltante, avec une méthode révoltante et des conséquences révoltantes», a-t-il fustigé sur CNews. «Nous allons nous battre», a-t-il promis, pour tenter de maintenir une activité de production de pneumatiques sur le site et, si ce n'est pas le cas, pour trouver des solutions de réindustrialisation dignes de ce nom pour les 863 salariés du site.

«Union sacrée»

Des indignations de «pleurnicheurs», a relativisé le député LFI de la Somme François Ruffin, pour qui «ces gens-là sont les complices des multinationales», mais qui n'en témoignent pas moins d'un net durcissement du discours du gouvernement, confronté depuis quelques jours à une accélération des annonces de plans sociaux.

Toute la question est de savoir dans quelle mesure, au-delà de ces réactions outrées