Menu
Libération
Profil

Delphine Batho, écolo collective

La présidente de Génération Ecologie souhaite rassembler les mouvements verts, sans délaisser ses ambitions.
Delphine Batho à Paris, le 20 février 2019. (Photo Boby pour Libération)
publié le 27 septembre 2020 à 17h16

La députée des Deux-Sèvres ne craint pas la baston. Ça tombe bien : les polémiques enflent. Les nouveaux maires verts font causer (Tour de France, 5G, sapin de Noël…). Delphine Batho se range du côté des siens sans hésiter : «Il ne faut jamais abandonner un copain sur le front.» La présidente de Génération Ecologie sait que le chemin vers la présidentielle sera périlleux. Les «destructeurs» - c’est le nom qu’elle donne aux adversaires de l’écologie - vont multiplier les attaques. Delphine Batho souhaite resserrer les rangs. Pas question de se lancer dans une course en solitaire. Son objectif : la construction rapide d’une maison «commune de l’écologie» avec toutes les familles vertes (Génération Ecologie, EE-LV, Génération·s, Alliance écologiste indépendante, Cap 21 et le Mouvement des progressistes). «Nous devons faire les choses dans l’ordre avec le rassemblement des écologistes et continuer sur notre dynamique lors des régionales et départementales», expose-t-elle.

La députée se balade dans la politique depuis des années. Elle a fait ses classes avec le socialiste Julien Dray. Son rapport à l’écologie a évolué au fil des années. Aujourd’hui, elle souhaite une rupture nette avec le productivisme. En coulisses, les débats existent avec ses copains verts. «Nous devons être intransigeants sur les questions républicaines et sécuritaires», insiste-t-elle. Manière de dire que ce n’est pas toujours le cas. Pour autant, elle ne se montre pas très inquiète. Delphine Batho lâche souvent le mot «collectif» lorsqu’elle évoque 2022. Elle rêve d’une bande verte organisée qui marche vers le pouvoir. Mais elle connaît les règles de la Ve République : «Oui, il faudra qu’une personne porte le projet mais ça se fera naturellement et nous avons encore le temps pour ça.» Et elle, sera-t-elle candidate à la candidature ? Elle ne se lance pas encore dans la course des petits chevaux écolos. Elle surveille tranquillement les prétendants qui tournent en rond avec un petit sourire en coin. Et si une primaire s’organise, elle prendra place derrière un pupitre.