Tout en ruminant leurs divisions, les gauches essaient souvent de (se) convaincre que ce qui les rassemble est plus fort que ce qui les oppose. Sur la liste des points communs, il en est un qu’on ne revendique pas avec fierté. Olivier Faure pour le PS, Julien Bayou pour EE-LV, Adrien Quatennens pour La France insoumise, Fabien Roussel pour le PCF : la gauche n’a que des patrons. Les partis ont beau parler des «candidates et candidats», utiliser l’écriture inclusive, la parité est encore un idéal plus qu’une réalité.
Un état de fait qui s’est manifesté dans nos pages. C’était le lundi 31 août, au lendemain du week-end de rentrée des socialistes. En couverture de Libé, pour illustrer le défi du rassemblement des gauches : des hommes, des hommes et des hommes. Les reproches partent comme des flèches. Mais les mêmes élus qui critiquent cette représentation doivent admettre qu’elle est l’expression d’un problème propre à la classe politique. On reçoit un message d’une élue : «En 2010, il y avait trois femmes à la tête des partis : Aubry, Duflot et Buffet. On pensait que c’était le début de l’égalité à gauche mais en fait non, c’était une anomalie dans l’histoire, une parenthèse. La gauche doit se remettre en question.»