Maxence s’est assis côté couloir. Son pull bleu délavé se confond avec les sièges du wagon. Plus le train approche de Breil-sur-Roya, plus son regard vers la fenêtre est insistant. Il cherche le moindre signe qui pourrait le rassurer. Depuis vendredi après-midi, Maxence n’a pas de nouvelles de sa compagne, les télécommunications étant coupées depuis le passage de la tempête Alex dans cette vallée des Alpes-Maritimes. Le dernier SMS : «Je n’ai pas de mot pour décrire ça.» Maxence n’a plus qu’une solution : prendre le train et se rendre sur place pour tenter de la retrouver. «J’ai flippé quand j’ai vu les images sur Facebook. Elle est toute seule là-bas et j’espère qu’elle ne fait pas partie des disparus, dit ce Parisien de 45 ans qui retape une maison dans le village. Je suis inquiet car elle a besoin de prendre un traitement qui fluidifie le sang à cause d’un problème à la jambe.» Maxence l’a appelée «au moins trente fois». Et une dernière fois sur le quai de la gare de Nice. Le train reste la manière la plus efficace pour se rendre dans la Roya, une vallée montagneuse coincée entre la France et l’Italie. La force de l’eau et du vent a coupé l’eau courante, l’électricité, les communications, les routes.
Vendredi soir, 284 millimètres d'eau sont tombés à Breil, un record. «Les nuages sont arrivés de la mer et se sont accumulés sur le relief, explique Franck Lannoy, chef adjoint de Météo France à Nice. C'est dû à la situation