Une débâcle non seulement militaire, mais aussi morale et politique. «Nous venons de subir une incroyable défaite», écrivait alors, sidéré, Marc Bloch dans son livre l'Etrange Défaite écrit au cœur des événements.
L'année 2020 est celle d'une triple commémoration, de cette défaite, de l'appel du 18 juin et du cinquantième anniversaire de la mort du général De Gaulle, fondateur de la Ve République.
Le train de retard de l'armée française
Pour mieux comprendre comment la France a pu s'effondrer comme une maison en mal de fondation, les deux tomes monumentaux des Français de l'an 40 de Jean-Louis Crémieux-Brilhac racontent avec méticulosité les débats d'une France taraudée par le souvenir de la Grande Guerre qui conduira certaines figures socialistes, comme celle de Marcel Déat, à s'engager dans la voie de la Collaboration par choix d'un pacifisme intégral. Mais aussi comment des intellectuels et écrivains succomberont à la fascination exercée par le fascisme. Deux camps qui se retrouveront pour réclamer la paix.
A lire aussi Crémieux-Brilhac, résistant à toute épreuve
Dans le second tome, Ouvriers et soldats, cet historien, haut fonctionnaire, fondateur de la documentation française, engagé dans les Forces françaises libres (FFL) en 1941 et nommé en 1942, secrétaire du Comité exécutif de propagande et chef du service de diffusion clandestine de la Franc