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Analyse

Données de connexion : pourquoi la justice européenne met un coup de frein au stockage généralisé

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Dans une décision attendue avec inquiétude par plusieurs Etats membres dont la France, la Cour de Luxembourg a réaffirmé le 6 octobre que la conservation de toutes les «métadonnées» (qui communique avec qui, quand, où…) par les opérateurs télécoms est contraire au droit de l’Union. Tout en ménageant des exceptions.
La Cour de justice de l'Union européenne, au Luxembourg en 2014. (JOHN THYS/Photo John Thys. AFP)
publié le 7 octobre 2020 à 11h33

Le résumé est aussi clinique dans sa forme que sans ambiguïté sur le fond : mardi, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a, dans deux arrêts, «confirm[é] que le droit de l'Union s'oppose à une réglementation nationale imposant à un fournisseur de services de communications électroniques […] la transmission ou la conservation généralisée et indifférenciée de données relatives au trafic ou à la localisation». Et ce, qu'il s'agisse de lutter «contre les infractions en général» ou de protéger «la sécurité nationale». En clair, imposer aux opérateurs téléphoniques et aux fournisseurs d'accès à Internet (FAI) de conserver les données de connexion ou «métadonnées» (qui communique avec qui, quand, où, combien de temps…) de tous leurs utilisateurs – comme c'est le cas en France, où cette conservation est obligatoire pendant un an – est contraire au cadre légal européen.

C'est la quatrième fois en six ans que la Cour de Luxembourg statue en ce sens. Au grand dam de nombreux Etats membres, notamment la France. Et pour cause : des «fadettes» (fact