L’allègement de la fiscalité du capital mis en place après l’élection d’Emmanuel Macron a-t-il eu un effet bénéfique et mesurable sur l’économie française ? Alors que la crise sanitaire fait resurgir au premier plan la question des inégalités, le deuxième rapport produit par le comité d’évaluation indépendant mis en place en pleine tempête des gilets jaunes n’est pas plus que l’an dernier en mesure de répondre clairement à cette question. Il confirme en revanche que la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) et l’instauration d’une «flat tax» de 30% sur les revenus du capital via la création d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU) a bien eu pour résultat d’augmenter fortement les revenus des Français les plus riches. Sur les 23,2 milliards d’euros de dividendes distribués en 2018, soit une hausse de plus de 60%, 64% sont allés au 0,1% des foyers les plus aisés et 33% au top 0,01%, soit 3 800 assujettis à l’ISF.
Ultraconcentration
Une tendance à l'ultraconcentration dont tout laisse à penser qu'elle s'est maintenue en 2019 avec une nouvelle progression du montant des dividendes versés. L'étude tord au passage le cou à l'idée selon laquelle ces ultrariches seraient les mêmes d'une année sur l'autre : dans ce club des 0,01%, 35% des foyers n'y figuraient pas l'année précédente et 7% n'étaient même pas dans les 10% des contribuables les plus aisés. Sauf à considérer qu'un certain nombre de ces ménages ultra-aisés se sont récemment rapatriés en France. Une hypothèse impossible à vérifier même