La crise du Covid-19 ne cesse d'appuyer la frontière entre le «dedans» et le «dehors». D'un côté ou de l'autre des murs carcéraux, les règles ne sont pas les mêmes : si le port du masque est obligatoire dans les lieux clos, ce n'est pas le cas en détention. Et le Conseil d'Etat l'a confirmé jeudi. Aujourd'hui, dans la plupart des 187 établissements pénitentiaires, seuls les personnels en sont pourvus pour tous leurs déplacements. «Ce qui peut prêter à sourire mais qui est assez dramatique, c'est que, si l'on est verbalisé plus de trois fois dans l'espace public pour non-port du masque, on peut se retrouver en prison… où on n'en portera pas», souligne Me Sébastien Delorge, avocat à Toulouse. Fin août, avec son associée, Me Justine Rucel, ils ont découvert qu'un de leurs clients évoluait visage nu dans la maison d'arrêt de Seysses (Haute-Garonne), même lors d'une visioconférence avec son juge, en présence de surveillants et de l'avocat. «Les détenus ont peur du virus, ils disent qu'on se fiche d'eux», expliquent les deux conseils, qui ont formé un recours devant le tribunal administratif.
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Le 4 septembre, le juge des référés leur a donné raison et a enjoint au chef d'établissement de mettre à disposition des masques pour «les locaux clos et partagés que sont l