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Libération
Reportage

A Champigny-sur-Marne, le face-à-face classique entre policiers et quartiers populaires

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Après l’attaque du commissariat du Bois-Labbé samedi soir à coups de mortier et de barre de fer, les autorités politiques fustigent les «petits caïds» et les jeunes accusent la police.
(Cyril ZANNETTACCI/Photo Cyril Zannettacci. Vu pour Libération)
publié le 11 octobre 2020 à 20h25

La présidente de la région, Valérie Pécresse, répond aux journalistes devant le commissariat et derrière elle, un policier en civil porte un bélier, celui qu'on utilise pour casser des portes et cueillir après coup des suspects. Le décor est pile comme on l'attend : une dame regarde par la fenêtre (le rideau bouge quand elle se cache des objectifs), un homme témoigne pour expliquer que la France s'américanise (la ghettoïsation) et un mendiant en béquille perçoit des signes de fin du monde : «La pitié n'existe plus.»

Gueule de bois du dimanche matin après la nuit du samedi : une quarantaine de jeunes ont attaqué le commissariat du Bois-Labbé à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. A coups de mortier et de barre de fer. Deux policiers en pause se sont réfugiés in extremis dans les locaux, dont quelques carreaux n'ont pas résisté.

Sur le parking, les vitres d'une Jaguar ont volé en éclats et deux jeunes sur un scooter, devant huit gamins à vélo, préviennent télés, radios et autres : si la police nationale avait été réellement une cible, les dégâts auraient été tout autres. Le plus chevelu dit : «On n'est pas des méchants.» Et : «Il n'y a rien à gagner à faire ça.» Puis : «Les flics se comportent comme des voyous ici.»

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