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Décryptage

Le Sacré-Cœur, cent cinquante ans de polémiques et bientôt monument historique ?

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La Commission régionale du patrimoine et de l’architecture d’Ile-de-France a voté l’inscription aux monuments historiques de ce bâtiment qui a souvent servi de marqueur politique.
La façade de la basilique du Sacré-Cœur à Paris, le 11 août. (ALAIN JOCARD/Photo Alain Jocard. AFP)
publié le 14 octobre 2020 à 18h41

Avec ses 145 printemps, c’est toujours une vieille dame assidûment fréquentée. Sur la butte Montmartre, la basilique du Sacré-Cœur accueille chaque année près de 11 millions de visiteurs. Pourtant, elle n’était jusqu’ici pas classée au titre des monuments historiques. C’est en passe d’être fait. Le 13 octobre, la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture d’Ile-de-France a voté son inscription aux monuments historiques et demande, à ce titre, à la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, son classement. Ce qui ne devrait pas poser de difficultés.

Pourquoi avoir attendu si longtemps cette inscription ? Parce que cet édifice n'était pas en odeur de sainteté au regard de la mémoire collective parisienne. Dans un Paris coutumier des bouffées révolutionnaires, il symbolise pour beaucoup une phase réactionnaire de son histoire. Ce monument serait de droite, tout comme la colonne de Juillet, place de la Bastille, élevée en mémoire des trois journées révolutionnaires de 1830 qui provoquèrent la chute de Charles X et de la Restauration, ou la statue de la République appartiendraient, elles, au patrimoine de la gauche.