Le couvre-feu n'est pas encore entré en vigueur que, déjà, le gouvernement se sent le besoin de rendre des comptes. Loin d'avoir ressoudé les forces politiques, cette deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 déclenche une pluie de critiques contre le gouvernement. C'est, par exemple, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui dénonce l'«impréparation» et la «gestion erratique» de la crise par l'exécutif. Ou le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui pointe «l'échec» de la «stratégie» choisie depuis le déconfinement. C'est encore Nicolas Dupont-Aignan (DLF) et Olivier Besancenot (NPA) qui ont relayé une prétendue citation de 1984 de George Orwell pour dénoncer le retour de l'état d'urgence sanitaire, qui permet à l'exécutif, sans accord du Parlement, d'interdire dès vendredi minuit la circulation des personnes, sauf motif valable, dans huit métropoles et toute l'Ile-de-France, de 21 heures à 6 heures.
Autodéfense
«Ils en font beaucoup trop sur la critique de "l'Etat défaillant". Un peu de décence. Le temps des leçons viendra mais évitons d'abord les morts», débine un ministre. Il n'y a que certains maires de grandes villes ou présidents de région concernés (Martine Aubry, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Renaud Muselier…) qui ont joué le jeu républicain.
«Comme toujours dans les moments difficiles, la tentation est grande de rechercher des boucs émissaires, d'opposer les uns aux autre