Des voyageurs traînant leurs valises à bout de bras. Quelques éboueurs qui en finissent avec leur tournée. Une jeune femme sortie chercher ses médicaments, une autre rentrant du boulot. Des ambulanciers en attente de leur prochaine urgence. Des sans-abri à nouveau laissés à eux-mêmes. Une dizaine de pigeons juchés sur les consoles d'un balcon. Et un véhicule de police en patrouille à travers les avenues. Il ne reste plus qu'eux, dans les rues d'un Paris déserté. Samedi soir, pour la première fois depuis la période de l'Occupation, un couvre-feu est imposé dès 21 heures à l'ensemble de la capitale, placée en état d'urgence sanitaire comme sa région ainsi que huit autres grandes villes en France, pour au moins quatre semaines.
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«La mesure de trop», pour Mathilde, 23 ans, venue sauver les apparences avec ses amis à une terrasse vers 19h30 près de la place de Clichy, avant d'être réduite comme les autres à rester chez elle jusqu'à 6 heures du matin. «Aujourd'hui, je me sens emprisonnée», s'agace-t-elle. Sondée, la troupe qui l'entoure s'interroge autant sur cette appellation de