Un a priori répandu (et un brin validiste) voudrait que les personnes handicapées soient moins victimes de violences sexuelles que les autres. Car la société aurait à cœur de protéger les citoyens vulnérables. Car une femme handicapée serait moins attirante sexuellement. Or les violences sexuelles, «ce n'est pas de la sexualité, c'est de la violence, de la domination de l'autre, une volonté de le transformer en objet. Ce sont des prédateurs qui vont rechercher des victimes et plus elles sont vulnérables, plus ça va les intéresser», assène la psychiatre Muriel Salmona. Son association, Mémoire traumatique et victimologie, a mis au point, avec l'Association francophone de femmes autistes (Affa) et le réseau de «digital learning» Skillbar, un module d'autoformation sur la protection des personnes en situation de handicap face aux violences sexuelles, mis en ligne ce mardi, gratuit et accessible à toutes et tous.
Prendre conscience de l’ampleur des dégâts
Objectif : que les professionnels intervenant auprès des personnes handicapées, les proches de ces dernières et, idéalement, l'ensemble de la société, prennent conscience de l'ampleur des dégâts et sachent comment réagir. Car les chiffres sont alarmants. Une femme en situation de handicap a deux fois plus de risques de subir des violences