C'est une phrase que Marc Verrecchia entend souvent. «La pierre de taille, ça s'utilise encore ?» Ce descendant d'artisans italiens, patron d'une entreprise familiale créée il y a trente ans, constructeur et promoteur, est un militant de la pierre. Oui, ça s'utilise toujours, et non, ça n'est pas réservé aux façades haussmanniennes, répond-il en substance. Il affirme : «La pierre de taille n'est pas un style, c'est un matériau.» Même si la mention «p.d.t» dans les petites annonces immobilières déclenche un imaginaire d'ancien, de grand genre et de «prix élevé justifié».
En fait, la pierre est moderne. Elle a toutes les qualités pour convenir à l'époque. Elle est locale, car il y a des filons partout. Elle demande peu d'énergie pour l'extraction ou le sciage, a une durée de vie quasi éternelle, peut se réemployer autant de fois que l'on veut, ne nécessite aucun habillage de façade et, cerise sur le gâteau, possède une inertie thermique remarquable. Les blocs massifs gardent la chaleur l'hiver et la fraîcheur l'été. Pourquoi alors n'est-elle pas la vedette du développement durable ? On n'entend parler que de bâtiments en bois. Thibaut Barrault, architecte, a son explication : «La ville de Paris s'est engouffrée dans une sorte de solutionnisme avec le bois.» En particulier lors des concours «Réinventer Paris», dans lesquels ce matériau était souvent un prérequis. «C'est un engagement politique sur un socle très fragile car la filière bois est inexi