A 16h30 mercredi, les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient invités au ministère de la Santé pour une réunion d’information sur la crise sanitaire. Outre le ministre, Olivier Véran, le chef du gouvernement Jean Castex a tenu à être présent. C’est dire si l’heure est grave. Les cinq derniers jours, l’épidémie n’a cessé de progresser, tandis que le crime de Conflans-Sainte-Honorine plongeait le pays dans la sidération. Il faut un sursaut collectif pour reprendre le contrôle face à la gravité de la crise sanitaire.
Devant les responsables politiques, Olivier Véran ne cache pas son inquiétude. Si l'on s'en tient aux derniers chiffres, il est d'ores et déjà certain que les hôpitaux seront saturés dans une quinzaine de jours. De nouveau, les lits de réanimation devront être réquisitionnés. De nouveau, le nombre de morts poursuivra son augmentation quotidienne. Pour que la situation ne devienne pas hors de contrôle dans les jours suivants, il faut un sursaut dans la population, une prise de conscience collective. Sinon ? «On nous explique que ce sera très difficile, peut-être pire que la première vague, confie un participant à la réunion, qui ne souhaite pas être nommé. Car cette fois, le virus circule partout. Et les chirurgiens vont être beaucoup plus réticents quand on leur demandera de déprogrammer certaines opérations.»