A 15 heures, la cloche commence à tinter lentement. Le ciel, bas et gris, pèse sur Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), à la périphérie de Rouen. Comme ailleurs en France, le glas sonne, ce funeste jeudi, à la mémoire des trois victimes de l’attentat de Nice. Dans la petite église romane, Florence s’est discrètement assise au fond de la nef. «Je voulais absolument être là quand le glas sonnerait, dit cette mère au foyer. J’étais chez mon kiné quand j’ai appris l’attentat. On ne s’y attendait pas après ce qui venait d’arriver à ce professeur [Samuel Paty, assassiné le 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine, ndlr].» La quinquagénaire, sous le choc, a pris sa voiture et fait une demi-heure de route. Sur son banc, elle peine à contenir ses larmes et prie en silence. Son chagrin va à tous les morts d’une barbarie qui n’en finit pas. Mais aussi au père Jacques Hamel, le prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray, égorgé dans cette église le 26 juillet 2016, tandis qu’il célébrait la messe du matin. «J’étais en vacances ce jour-là, raconte Florence. J’ai tellement regretté de ne pas pouvoir lui rendre hommage à ce moment-là. C’est un homme qui avait du charisme, tellement humble, il ne faisait de mal à personne. Une vie, ça n’a pas de prix.» Chez elle, il n’y a pas d’animosité, seulement ce
Terrorisme
A Saint-Etienne-du-Rouvray : «Quand cela va-t-il finir ?»
Article réservé aux abonnés
Procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvraydossier
Une fidèle venue se recueillir devant l’église du père Hamel après l’attentat de Nice. (Photo Victor Rival-Garcia pour Libération)
publié le 29 octobre 2020 à 21h01
Dans la même rubrique
TRIBUNE