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Covid-19

Dans l'Aveyron, un confinement vécu comme une «garde à vue à domicile»

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A Millau, sous-préfecture du département où l'incidence des tests positifs augmente fortement, les habitants expriment leur incompréhension sur l'utilité de la mesure, certains plaidant l'exception rurale.
(Photo Balint Porneczi pour Libération )
publié le 29 octobre 2020 à 18h29

Ambiance maussade à Millau. Les couleurs flamboyantes des arbres sur les flancs des Causses complétés par les jaunes vifs des chrysanthèmes vendus en plein air ne suffisent pas à égayer cette Toussaint si particulière. Ce reconfinement aux contours encore un peu flous a un certain goût d'amertume. «C'est le bordel, voilà!» s'agace devant la queue de la Poste d'Aguessac, Claude, moustache et clope au bec. Ce Varois retourne ce soir en ville «là-bas il y a tout». Sauf son courrier qui n'a pas pu être retransféré. Il peste «pendant les vacances, ils ont poussé les gens à partir et maintenant on subit leur mauvaise gestion».

Devant lui, Dalila est «perplexe» même si elle «comprend la nécessité.» Professeur des écoles remplaçante, elle est témoin de ces «enseignants qui craquent, qui avec le masque, n'ont plus de prise sur les enfants». Lucile non plus n'est «pas sereine». Prof de philosophie en lycée elle «attend le nouveau protocole renforcé avec appréhension». Où allons-nous? titrait ce jeudi le journal de Millau. Cette semaine, le taux d'incidence du virus a dépassé les 400 cas pour 100 000 dans le département. Et les deux tiers des 11 lits de réanimations de l'hôpital de Rodez sont déjà occupés par patients Covid. Depuis samedi dernier déjà, la Préfecture a ordonné en plus du couvre-feu l'obligation du port du masque dans la rue de la sous-préfecture de l'Aveyron et la fermeture des bars.

Les quelques cafetiers/bra