«Mourir par surprise, encore… mais mourir des choses qu'on peut éviter, c'est un autre truc.» Mohamed, 62 ans, vit son huitième jour d'hospitalisation. Atteint du Covid-19, cet homme, qui travaille sur les marchés, va mieux. Mais ce mardi, il reste toujours sous Optiflow, une technique d'oxygénation à haut débit via des embouts placés dans le nez, au service de réanimation du centre hospitalier de Tourcoing (Nord). «Je me disais que la deuxième vague, ça allait se passer très bien, en mettant un peu le masque. On le met, on l'enlève, on le remet sous le nez… C'étaient des petites bêtises, personne ne faisait vraiment attention.» Il s'arrête, reprend son souffle : «A Roubaix, j'ai une dizaine de copains qui ont le Covid.» La ville compte l'un des plus forts taux d'incidence de France, à 1 124 tests positifs pour 100 000 habitants, selon des chiffres rendus publics le 22 octobre. «Je n'ai pas eu l'impression qu'il y ait plus de relâchement ici qu'ailleurs», note pourtant Hugues Georges, chef de service réanimation. Il a bien sûr vu l'effet de la rentrée, des fêtes de famille sur les admissions de septembre. «Mais c'était imprévisible, ce qu'on allait se prendre sur la figure.»
Mohamed, 62 ans, hospitalisé depuis huit jours.
Photo Aimée Thirion pour Libération