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Reportage

Reconfinement : à Paris, les résignés de la «deuxième fin du monde»

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Si les déménageurs, libraires, restaurateurs ou coiffeurs de la capitale accusent le coup, les étudiants et les retraités invoquent leur expérience du printemps pour passer au travers de ce second confinement.
Aujourd'hui, à Paris dans la rue Mouffetard. (Denis ALLARD/Photo Denis Allard pour Libération)
publié le 29 octobre 2020 à 17h06

Rebelote. Comme partout en France, Paris connaîtra donc, à partir de minuit, une seconde période de confinement d'au moins quatre semaines. Dans les rues de la capitale, l'angoisse a laissé place à une forme de résignation. «Je ne serai même pas surprise qu'il y ait un troisième confinement dans quelques mois», lâche cette fleuriste du Ve arrondissement. Alors que son unique salariée décharge le camion de livraison particulièrement garni en cette période de la Toussaint, la gérante avoue ne pas comprendre pourquoi elle, ses 18m2 et son protocole des plus strictes – un client à la fois – devraient fermer boutique. Sauver Noël ? «Non, il faut plutôt sauver nos emplois», réplique la remuante quinquagénaire, qui pourrait compter sur les livraisons à domicile pour sauver son bilan. Moins inquiète, cette retraitée préfère tempérer : «Le confinement, on l'a déjà vécu, alors on sait qu'on va survivre», avant que son ami, café entre les mains, ne la coupe, «comme on l'a déjà vécu, on sait aussi que ça va durer plus d'un mois».

A côté d'eux, un camion de livraison bloque une partie de la rue Mouffetard. Sur le pas de leur remorque, ces trois déménageurs entament leur journée la mine déconfite. Ils redoutent de voir leur activité, déjà