Toc, toc, toc… «Police !» La porte du salon de coiffure s’ouvre. A l’intérieur, un petit garçon se fait couper les cheveux avant la rentrée de lundi. «Je pensais que le maire pouvait casser l’arrêté du préfet», s’explique Sarah (1) devant les policiers venus frapper chez elle et les quelques commerces non-essentiels restés ouverts ce samedi à Faches-Thumesnil, près de Lille.
«Pour l'instant, mon arrêté est toujours actif, vous ne pouvez pas les verbaliser !» défend le maire insoumis Patrick Proisy, qui s'invite au contrôle. Il est l'un des premiers édiles, parmi beaucoup d'autres en France ce week-end, à avoir pris un arrêté municipal autorisant l'ouverture des petits commerces dans sa ville. «On ne sait pas sur quel pied danser», surgit un homme, inquiet. «Si vous me dites que le préfet ne veut pas que j'ouvre, je ne vais pas rester ouverte, s'engage Sarah. Je préfère qu'on vienne me voir et que ce soit clair…»
«Nous sommes des tout petits»
Quelques numéros plus loin, Sylvie apprécie l'initiative : «Le préfet mettra le holà mais ce qui sera pris sera pris !» La fleuriste, installée ici depuis dix ans, ouvre aux clients le temps de la dérogation accordée pour la Toussaint. Ensuite, place à la vente à emporter ou à la livraison. «Je veux bien que ce virus soit une catastrophe mais c'est aussi le cas dans les grandes surfaces qui drainent beaucoup de monde, compare-t-elle. Eux, ce sont des gros. Nous, nous sommes de