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Libération
Conflans-Sainte-Honorine

Castex et Blanquer en retard pour l’hommage à Samuel Paty

Le Premier ministre et son ministre de l’Education nationale étaient ce lundi matin à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), la ville où enseignait le professeur Samuel Paty, assassiné le 16 ocobre. Ils ont respecté la minute de silence à 11h17 avec une classe de CM2.
Le Premier ministre Jean Castex s'adresse à des élèves dans le cadre de l'hommage rendu à Samuel Paty, le 2 novembre 2020 dans une école à Conflans Sainte-Honorine (THOMAS COEX/Photo THOMAS COEX. AFP)
publié le 2 novembre 2020 à 12h54

Ils sont sortis au plus mauvais moment. Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer ont raté la minute de silence de 11 heures en hommage au professeur Samuel Paty, assassiné le 16 octobre. Elle avait lieu ce lundi matin dans tous les établissements scolaires, du primaire au lycée. Le chef du gouvernement et son ministre étaient en retard après avoir pris le temps de rencontrer l’équipe éducative du collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où travaillait Samuel Paty. Une rencontre, sans presse, ni caméra, dans cet établissement où les élèves ne rentreront que mardi, pour permettre à leurs professeurs de se retrouver après avoir été séparés durant les quinze jours des vacances de la Toussaint. Ils auront ainsi plus de temps pour réfléchir à la façon dont ils parleront de l’attentat avec leurs classes.

«Ce n’est pas juste qu’il soit mort»

Jean Castex et Jean-Michel Blanquer se sont ensuite rendus dans une école primaire voisine pour échanger avec des CM2, pas le niveau le plus facile pour parler de tout ça. A leur côté, trois élèves rangés en ligne pour lire chacun une partie de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs. Derrière eux, au tableau, le mot «République», écrit en rouge avec soin par la maîtresse qui venait d'expliquer la laïcité à ces enfants portant le masque à l'école pour la première fois. Puis est arrivée la minute de silence, à 11h17.

«Ça vous pose un problème le masque ?», interroge le Premier ministre pour briser la glace. «Non», assurent les enfants avant qu’une petite voix ne s’élève pour faire comprendre que l’élastique, ça tire un peu quand même. Et ce texte alors ? Qu’en pensent-ils ? «Ça nous apprend à vivre ensemble, quelles que soient les origines de nos camarades. Il ne faut pas rejeter les autres, répond une élève. «Et sur l’école, il dit quoi ?», relance Jean-Michel Blanquer. «Que ce n’est pas facile pour les professeurs de faire respecter la laïcité», dit un garçon. Un brin moralisateur, mais dans son rôle, le Premier ministre enchaîne sur l’importance de venir à l’école, d’apprendre et rappelle que le texte qui vient d’être lu est toujours d’actualité : «Son auteur, Jean Jaurès, est lui aussi mort assassiné pour ses idées. On n’a pas le droit d’assassiner des gens. Jamais». Dans cette classe, les enfants ont visiblement tous entendu parler de l’attentat qui a tué un professeur de leur ville. «Ce n’est pas juste qu’il soit mort parce qu’il a appris à ses élèves la liberté d’expression», explique une élève. Après avoir demandé aux petits quels étaient les symboles de la République, Jean-Michel Blanquer leur propose de la chanter la Marseillaise. Tout le monde se lève : «Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé».