La France est confinée depuis vendredi, mais il faudra attendre plusieurs semaines avant que la situation sur le front du Covid ne commence à s’améliorer. Epidémiologiste à l’Institut Pasteur, Simon Cauchemez estime que le pic de cette vague devrait arriver mi-novembre. A ce moment-là, selon les scénarios retenus, il devrait y avoir entre 5 700 et 8 700 patients en réanimation en France métropolitaine. Ensuite, l’épidémie devrait progressivement commencer à ralentir sous les effets du confinement. Mais l’ampleur de ce freinage dépendra notamment du degré du respect des consignes sanitaires par la population. Le Président a fixé comme objectif de redescendre en dessous du seuil de 5 000 contaminations par jour en France d’ici début décembre. Mais nombre d’experts, dont l’immunologue Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, jugent ce seuil inatteignable en un seul mois, au vu des tendances épidémiques du moment.
Tous les chiffres témoignent d’une situation très dégradée. Lundi, le nombre de nouveaux cas de contamination au cours des vingt-quatre dernières heures a connu une flambée avec 52 518 nouvelles personnes touchées, selon les données de Santé publique France. Autre mauvais indicateur : le taux de positivité des personnes testées poursuit sa progression à 20,6 % contre 20,4 % le jour précédent. Enfin, le nombre de décès est aussi en forte hausse : 426 en vingt-quatre heures dans les hôpitaux mardi, portant à 38 289 le nombre total de morts du Covid depuis le début de l’épidémie en France, dont 26 210 en milieu hospitalier.
L’afflux de malades dans les hôpitaux constitue un baromètre on ne peut plus concret de la forte activité du virus. En vingt-quatre heures, mardi, les services de réanimation ont accueilli 148 patients supplémentaires, portant leur nombre à 3 878. La situation a viré au rouge dans plusieurs régions. Dans les Hauts-de-France, le taux d’occupation des lits en réanimation est de 97,7 %, selon le ministère de la Santé. Autant dire que les marges de manœuvre sont minces pour accueillir de nouveaux patients. Pareil en Ile-de-France avec un taux de 83,8 %. En Auvergne-Rhône-Alpes, la saturation est déjà là avec un taux d’occupation de… 114,7 %. Ce qui signifie que les hôpitaux admettent (déjà) des patients au-delà de leurs capacités initiales.