Aurélie parle calmement, d’une voix fragile. La jeune femme, bloquée en région parisienne par la crise sanitaire, ne pourra pas venir ce jeudi à Marseille, quartier de Noailles, pour commémorer le drame qui, le 5 novembre 2018, a coûté la vie à son frère Julien. Le trentenaire, qui louait un appartement au deuxième étage du 65, rue d’Aubagne, est mort ce jour-là, emporté par l’effondrement de son immeuble comme sept autres personnes : Taher, 58 ans, et Cherif, 36 ans, qui avaient passé la nuit chez un ami au deuxième étage, Ouloume, 55 ans, qui vivait au premier, Fabien, 52 ans, locataire du troisième, et sa voisine de palier, Simona, 30 ans, qui hébergeait pour la nuit Niasse, 26 ans, et Marie-Emmanuelle, 56 ans, locataire au cinquième.
Depuis, chaque fois qu'elle revient à Marseille, Aurélie retourne voir le vide bétonné qui creuse désormais la rue à l'endroit où l'immeuble et les deux bâtiments voisins - le 63, tombé en même temps, et le 67, démoli par les pompiers dans la foulée car menaçant lui aussi de s'effondrer. «J'ai besoin de retourner sur place, confie-t-elle. Même après deux ans, on a encore du mal à croire ce qui s'est passé.»
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