Autour des grilles de l'église orthodoxe grecque du VIIe arrondissement de Lyon, subsistent encore quelques traces des hommages laissés par les fidèles au père Nikolaos Kakavelakis. Une poignée de petites bougies à peine, posées devant les scellés de la police. Le 31 octobre, le prêtre de 52 ans a été victime d'une tentative de meurtre à l'arrière du lieu de culte. On lui a tiré dessus par deux fois.
Les faits se sont déroulés quarante-huit heures après l'attentat au couteau à la basilique de Nice et ont très vite provoqué une grande nervosité au sein de la classe politique et dans les médias français. Certains ont cru y déceler le début d'une vague d'attaques terroristes contre des représentants de l'Eglise, à la veille de la Toussaint. L'extrême droite s'est jetée sur l'occasion pour ressortir son refrain sur «l'islamisation». Court-circuitant comme d'habitude le temps nécessaire à l'enquête, pour ce qui ne semble être aujourd'hui qu'un simple fait divers.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a d'abord annoncé ouvrir une «cellule de crise» avant que la piste terroriste ne soit écartée et l'enquête confiée à la police judiciaire. D'abord parce que la méthode de l'attaque appelait autre chose : l'usage d'un fusil de chasse à canon scié, ainsi que l'absence de revendications. Ensuite, parce que la justice ne connaît que trop bien cette communauté du VIIe arrondissement, en proie à de nombreux conflits internes depuis