Au large de Palavas-les-Flots, non loin de Montpellier, gît une vieille forêt multimillénaire… à un kilomètre de la côte et par 10 mètres de fond. La découverte de ces vestiges végétaux immergés, uniques en Méditerranée, est toute récente. Il y a deux ans, au cours d’une sortie en mer «après un gros coup de vent», des plongeurs du Groupe de recherche archéologique du littoral languedocien (Grall) tombent par hasard sur deux souches qui dépassent des fonds sableux de quelques centimètres. Deux sessions de fouilles plus tard, à la palme et sous l’égide du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), les scientifiques sont formels : à cet endroit il y a huit mille ans, se dressait une forêt de chênes de part et d’autre de l’embouchure d’un fleuve côtier.
Trésors engloutis
«La grande découverte de cette année a été de s'apercevoir que les souches faisaient partie d'un même ensemble continu parallèle à l'orientation du rivage actuel, précise auprès de Libération l'archéologue Marie-Pierre Jézégou, chargée d'expertiser pour le Drassm l'importance de ce site subaquatique. Ces arbres, en particulier leurs systèmes racinaires, ont été noyés par la remontée du niveau marin qui a débuté à la fin de la dernière glaciation.» Préservées jusqu'à nos jours, ces reliques végétales englouties, datées de la fin du mésolithique (de - 9 700 à - 5 500 environ) par le radiocarbone, sont donc un indice précieux de l'évolution du