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Confinement

Commerces «non-essentiels» : «Dinan est devenu une ville fantôme»

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Dans la cité bretonne, de nombreux commerçants se disent exsangues après deux semaines de confinement. Si certains ont pu garder une activité grâce aux commandes, ils s’inquiètent pour leur survie.
A Dinan, jeudi. Certains commerces ont mis en place de la vente à emporter ou du «click and collect» pendant le confinement. (Photos Fabrice Picard. VU)
publié le 12 novembre 2020 à 20h31

Tout le long de la Grand-Rue, l'une des plus commerçantes de Dinan, et aux abords des ruelles adjacentes, les devantures sombres et les grilles baissées des magasins «non essentiels», où s'intercalent quelques boulangeries, laissent filtrer leur peine et leur désarroi. «Fermeture obligatoire jusqu'à nouvel ordre», affiche un salon de coiffure. «Closed, we are sorry», fait savoir une maroquinerie-bagagerie. Dans les rues pavées et sous les arcades des maisons à colombages, les cloches de la Tour de l'Horloge résonnent de manière lugubre, tandis que dans cette cité médiévale vidée de sa population, seuls quelques passants promènent leurs chariots à roulettes sur les trottoirs. C'est jour de marché sur la place du Champ-Clos, toute proche, entraînant un semblant de vie dans le centre-ville.

«Normalement les rues sont bondées, avec des terrasses partout, surtout les jours de marché, mais Dinan est devenu une ville fantôme, se désole Claude, 57 ans, qui vient de se faire livrer des articles souvenirs et de décoration pour sa boutique, les Terny Thés. On prépare quand même les fêtes de fin d'année. Si je refuse des commandes, ce sont mes fournisseurs qui vont fermer. Mais je ne viens au magasin que pour les clients qui viennent retirer des colis. Le matin, il n'y a plus personne.»

Dans la Grand-Rue, au Lutin ludique, un magasin de jouets et de jeux de société, la porte est verrouillée mais les lumières allumées. A l'intérieur, Cathy, 48 ans, s'act