Hédonistes et catholiques sont un peu dans un même bateau. A Angers, sur la place Freppel, le restaurant La Ferme n’accueille plus ses fidèles depuis le reconfinement. Il en va de même pour la cathédrale Saint-Maurice, toute proche, dont les deux tours surplombent la préfecture du Maine-et-Loire et son château vide de touristes. Il est midi tapant (les cloches de l’édifice du XIIIe siècle le rappellent bruyamment), ce dimanche, et ce n’est pas pour défendre les plaisirs gustatifs qu’entre 300 et 400 personnes se sont donné rendez-vous sous un temps d’orage.
Ce dimanche, devant la cathédrale Saint-Maurice, à Angers.
Photo Rémy Artiges pour Libération
Perché sur un tabouret installé sous le portail de la cathédrale, un homme lance : «Voulez-vous qu'elle revienne la messe ?» Ce à quoi une foule, parsemée d'un nombre conséquent de cirés jaunes, répond en chœur : «Ouiiiii !» Ce n'est pourtant pas l'avis du Conseil d'Etat qui, samedi 7 novembre, a rejeté seize recours en référé pour «atteinte à la liberté de culte» déposés par des associations catholiques proches de la sphère traditionaliste et intégriste (Civitas, la Voix du Peuple…) et de la conférence des évêques de France. En réaction, une