Il a bien fallu utiliser la brique. A Toulouse, en plein centre-ville historique, dans une brèche de la muraille entourant la vieille ville, le nouveau bâtiment de la Toulouse School of Economics (université Toulouse-1) n’aurait pas pu avoir une autre peau. Mais là s’est arrêtée la concession au patrimoine. Les architectes dublinois de l’agence Grafton ont posé, en bordure de Garonne, un édifice complètement contemporain qui remporte aujourd’hui l’Equerre d’argent. Ce prix, attribué à un édifice, est considéré comme la plus haute distinction française.
Le jury, présidé par Marc Barani, a vu là «une évidence d'insertion urbaine». Les architectes expliquent sur leur site qu'ils ont «réinterprété les éléments de Toulouse : les contreforts, les murs, les rampes, les intérieurs frais et mystérieux, les cloîtres et les cours». Le voisinage de Saint-Pierre-des-Cuisines, Ve siècle, plus vieille église du sud-ouest, ne les a pas intimidés.
Parallèlement à l’Equerre, des prix sont également décernés par catégories. Pour le Prix de la première œuvre, c’est une petite opération d’autopromotion de six logements participatifs à Romainville (Seine-Saint-Denis) conçus par les Ateliers de l’Ourcq qui a été distinguée. Par ailleurs, la requalification du quai de Southampton au Havre par le paysagiste Michel Desvignes a été retenue dans la catégorie «Espaces publics» et le pôle de cultures numériques de Nantes par LIN Architectes dans la catégorie «Lieux d’activités», le Théâtre du Maillon à Strasbourg par LAN dans la catégorie "Culture, Jeunesse et Sports". Enfin, dans la catégorie «Habitat», c’est une résidence étudiante de 192 logements sociaux à Palaiseau (Essonne) conçue par Bruther/Baukuns qui l’a emporté.