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Libération
Reportage

Dans la Drôme, un répit d’un mois au sein d’une famille pour les victimes

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Neuf maisons de bénévoles du Réseau accueil citoyen offrent un refuge temporaire aux femmes qui ont quitté leur domicile.
Dans un centre d'hébergement et de réinsertion sociale pour les femmes victimes de violences. (MARTIN BUREAU/Photo Martin Bureau. AFP)
par Maïté Darnault, envoyée spéciale dans la Drôme
publié le 24 novembre 2020 à 19h16

Elle flotte dans son jean clair et s’autorise depuis peu à recommencer à sourire. Le prénom d’emprunt qu’elle donne, Charlotte, est un hommage à une sportive parvenue à échapper aux violences conjugales dont elle a été victime. Depuis deux ans, Charlotte, donc, se débat elle aussi pour mettre un terme au harcèlement moral de son conjoint, miné par les addictions, et à une emprise scellée par les difficultés financières. La quadragénaire assure que son agresseur «ne l’a tapée qu’une fois» : «Il a juste posé sa main comme ça, dit-elle en mimant une caresse sur sa joue. Mais il est costaud, il ne sent pas sa force.»

Ensanglantée, elle s'est obligée à aller le lendemain au travail «comme ça», marques apparentes. C'est la directrice de l'école qui s'est alarmée la première du climat familial, en entendant les mots lâchés par un des enfants du couple. Après le dépôt d'une main courante au commissariat, Charlotte a tenté de «partir» à plusieurs reprises, préparant «tous les soirs des affaires» qu'elle «rapportait petit à petit» chez une personne de confiance, à plusieurs dizaines de kilomètres de sa ville. Son premier exil n'a duré que quelques jours, Charlotte cédant u