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Reportage

«Est-ce qu’il y a des malades du Covid-19 à Mozé ?»

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Dans cette bourgade du Maine-et-Loire, des bénévoles du Centre communal d’action sociale passent régulièrement des coups de fil aux personnes âgées. Pour lutter contre l’isolement aggravé par le confinement.
Marie-Françoise Godineau, 75 ans, adjointe au maire de Mozé-sur-Louet, vice-présidente du Centre communal d’action sociale. (Théophile Trossat/Photo Théophile Trossat pour «Libération» )
par Maxime Pionneau, Envoyé spécial à Mozé
publié le 1er décembre 2020 à 17h25

«Allô madame C. ? Bonjour, madame Godineau de la mairie à l’appareil. Comment allez-vous madame C. ? […] Ah ! Qu’est-ce qui va mal ?» Installée à la table de son salon impeccable de retraitée, Marie-Françoise Godineau – 75 ans, deux enfants et un mari occupé à repeindre les volets au sous-sol – est chargée, avec une poignée d’autres bénévoles, d’appeler les habitants de plus de 70 ans de sa commune pendant le confinement. A l’autre bout du fil, une dame (plus) âgée se plaint : «Ça commence à devenir long tout ça. On ne sort plus…»

Lors du premier confinement, le Centre communal d'action sociale (CCAS) de Mozé-sur-Louet – commune de 2 000 habitants située le long de la route nationale reliant Angers à Cholet – a mis en place «un listing», comme le dit sa vice-présidente, également adjointe au maire en charge de l'action sociale. Des initiatives similaires sont nées un peu partout en France lors du premier confinement. L'idée ? S'assurer que les plus âgés n'aient besoin de rien. Ou même simplement qu'ils soient vivants. Car Marie-Françoise Godineau n'a qu'une frayeur.

Photo Théophile Trossat pour Libération

Comme on conjure un mauvais rêve, la dynamique retraitée en chaussons pose son combiné et raconte une histoire qui remonte à quelques années : «On avait un monsieur, la soixantaine, qui n'avait plus de ressources, rien à manger, pas du tout sociabilisé. Petit à petit, on a réussi à se faire acc