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A Montpellier, le maire s’oppose au rachat d’une mosquée par le Maroc

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La municipalité PS va exercer son droit de préemption pour s’opposer à l’acquisition, par le ministère des Cultes marocain, de la plus grande mosquée de la ville. Elle pointe une «ingérence étrangère» dans ce dossier.
Devant la mosquée Averroès, dans le quartier de La Paillade, à Montpellier, le 20 novembre 2020. (PASCAL GUYOT/Photo Pascal Guyot. AFP)
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier
publié le 9 décembre 2020 à 15h52

L’affaire provoque l’émotion dans les rangs des fidèles musulmans à Montpellier. Michaël Delafosse, le maire PS de la ville, vient de bloquer un projet de rachat par le Maroc, pour l’euro symbolique, de la mosquée Averroès, la plus grande de Montpellier, située dans le vaste quartier populaire de La Paillade. «Nous avons pris connaissance de ce projet lors de la réception à la mairie d’un document officiel qui avait été déposé par les gérants de cette mosquée», explique l’édile. Il précise qu’il s’agissait d’une «déclaration d’intention d’aliéner», un acte juridique par lequel le propriétaire d’un bien notifie à une collectivité son intention de vendre, afin de lui permettre d’exercer son droit de préemption.

«Ingérence étrangère»

«Dans ce document, poursuit Michaël Delafosse, l'acquéreur de cette mosquée était clairement désigné comme le "Royaume du Maroc, ministère des Habous et des Affaires islamiques". Je ne vous cache pas notre étonnement.» L'élu souligne qu'il n'avait nullement été averti de cette transaction : «C'est grâce à la vigilance des services de la Ville qu'elle a été décelée à temps pour nous permettre de stopper cette ingérence étrangère.» Car pour Michaël Delafosse, engagé dans la défense de la laïcité depuis son élection, en mars 2020, ce projet revient à une «tentative de prise de contrôle par un pays étranger. Or c'est aux fidèles de financer leur lieu de culte».

Construit sous le règne de Georges Frêche – maire de l