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Précaires : «Là, ça devient l’angoisse, je n’ai quasiment pas travaillé depuis huit mois»

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Dans l’hôtellerie, le tourisme ou l’événementiel, Isabelle, Anna et Christelle ont toutes trois subi de plein fouet la pandémie. Elles racontent des lendemains qui déchantent, faits de frustrations et de débrouille.
La terrasse d'un restaurant fermé, à Paris le 12 novembre. (STEPHANE DE SAKUTIN/Photo Stéphane de Sakutin. AFP)
par Pierre-Henri Allain, Maïté Darnault, correspondante à Lyon et Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 9 décembre 2020 à 20h46

Les compteurs sont déjà dans le rouge, et ils pourraient vite passer à l’écarlate. Fin juin, selon la dernière note de la Caisse d’allocations familiales (CAF), le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) culminait à 1,99 million, contre 1,87 million un an plus tôt. Soit une hausse de 6 % (environ 120 000 bénéficiaires). Et la situation ne cesse de se dégrader : selon l’organisme, qui se base sur des données provisoires, aux mois d’août et de septembre, l’écart entre le nombre de foyers bénéficiaires et la situation telle qu’elle aurait dû être sans la crise sanitaire et économique était d’environ 8,5 %.

Une vingtaine de départements les plus touchés, dont le Rhône, les Yvelines, les Alpes-Maritimes ou encore la Vendée, enregistrent une hausse de plus de 12,5 % du nombre de foyers allocataires du RSA, entre l'été 2019 et 2020. Selon la CAF, depuis juin 2020, c'est bien «la détérioration de la situation économique», et notamment «les moindres opportunités d'emploi», qui est la cause de cette hausse. Avec d'une part un «faible nombre de sorties du droit», et d'autre part un nombre croissant de retours d'anciens allocataires. Quant aux entrées dans le droit de nouveaux allocataires, elles restent stables, selon la CAF. Du moins jusqu'en septembre, date à