A 5 heures du matin, le pavillon A4, le plus grand de Rungis dans le secteur de la marée dédié aux produits de la mer, est déjà presque désert. L'horaire est tardif pour le premier marché à ouvrir au milieu de la nuit, dès 2 heures, et le premier à fermer. Mais de l'aveu d'un grossiste un peu résigné, il n'y a pas beaucoup de marchandise ce vendredi matin à une semaine des fêtes. «Le marché est stressant, dit-il devant un arrivage de bars qui n'a pas trouvé preneur, entre le mauvais temps et les arrivages peu fournis parce qu'il y a plus de demande sur le littoral, les prix montent. Et quand c'est trop cher, ce n'est jamais bon, encore plus cette année.» Premier marché européen de gros en produits frais installé sur une superficie de 234 hectares équivalente à la principauté de Monaco, Rungis est à l'image de l'économie française en cette fin d'année : franchement morose mais pas désespéré, dans le brouillard mais se rattachant aux quelques «bonnes surprises» de la crise sanitaire comme l'explosion des ventes de fromage à raclette, si, si, et surtout terriblement contrasté.
«La facture de la crise varie énormément avec de grandes disparités selon l'exposition aux secteurs de la restauration et de l'événementiel, plus leur part dans l'activité est forte, plus ça souffre», résume le très affable Stéphane Layani, qui p