Pour la gauche française, Noël ne marque pas le temps des retrouvailles familiales. Bien au contraire. Plutôt celui de la séparation. Le 25 décembre 1920, il y a juste un siècle, s’ouvre à Tours le 18e congrès de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO). Après cinq jours de débats, celui-ci va se solder par la création de la Section française de l’Internationale communiste (SFIC) qui donnera naissance, un an après, au Parti communiste. Le PCF ne verra le jour qu’en 1943. Une division qui, aujourd’hui encore, façonne et structure le paysage politique français.
La «vieille maison», comme on surnomme la SFIO, est, depuis sa création, traversée par des courants divers entre son aile gauche révolutionnaire, son courant anarchiste et ses réformistes, partisans d'une refonte sociale par la voie légale. La déclaration de guerre de 1914 a encore accentué les divergences au sein du parti entre ses pacifistes et les «patriotes», partisans de l'Union sacrée face à l'Allemagne. La paix revenue n'a pas mis un terme aux querelles au sein de la famille. Elles vont même croître jusqu'à conduire au divorce. Un événement majeur est venu bousculer le paysage mondial. Depuis 1917, «un spectre hante l'Europe», selon la formule consacrée, inscrite au tout début du Manifeste du parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels. Et ce spectre, c'est celui de la révolution bolchevique en Russie, conduite par Lénine.
«L’élimination des éléments réformistes»
En juillet 1920, le deuxième congrès du Kom