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Récit

Pour fliquer leurs employés, les entreprises remuent logiciels et terre

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Mesure de la productivité, suivi de la localisation… Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses firmes ont fait l’acquisition d’applications facilitant le travail à distance. Mais certaines fonctionnalités s’apparentent à de l’espionnage et sont illégales.
Certains logiciels évaluent les travailleurs en fonction du temps passé sur telle ou telle application, du nombre de mails envoyés ou de coups de téléphone passés. (Photo Cyril Zannettacci. VU)
publié le 4 janvier 2021 à 19h01

Hubstaff, Time Doctor, FlexiSPY, Teramind : les logiciels de surveillance des salariés prospèrent depuis le début de la crise sanitaire et l’avènement du télétravail. Selon le cabinet de stratégie ISG, au premier trimestre 2020, lors de la transition vers le travail à la maison, l’intérêt des grandes entreprises pour des systèmes de surveillance à distance de leurs employés a été multiplié par… 500. «Il s’agit de l’augmentation la plus importante, pour n’importe quelle solution informatique, que nous ayons jamais observée», affirme Kevin Blackwell, l’auteur de l’étude.

La plus populaire de ces solutions informatiques ? L’application américaine Hubstaff. Elle déclare compter 35 000 entreprises parmi ses clients. En 2020, ses recettes nettes ont augmenté de 65 % par rapport à l’année précédente. Si Hubstaff met en avant le suivi de la productivité et la gestion d’équipes à distance, d’autres n’hésitent pas à proposer de l’espionnage de manière plus explicite. Clever Control promet ainsi une «détection des fainéants», Work Examiner se vante de pouvoir détecter les mots de passe utilisés par les surveillés.

Toutes ont un point commun : le suivi des applications uti