C'est l'une des phrases les plus déprimantes qui soient : «On ne fait rien contre un maire.» Malheureusement, c'est aussi l'une des plus vraies. Georges Siffredi, maire LR de Châtenay-Malabry de 1995 à mai 2020, dans les Hauts-de-Seine, s'est mis dans la tête que la cité-jardin de la Butte rouge, telle que construite en 1931 par Paul Sirvin, Joseph Bassompierre, Paul de Rutté et André Arfvidson, était bien moins jolie que ce que Bouygues bâtit aujourd'hui… Il entend ainsi en démolir l'essentiel (80%). Devenu président du conseil général du département en mai, il a passé le dossier au nouveau maire de la ville, Carl Segaud, qui compte poursuivre dans cette voie.
Comme pas mal des élus LR de ce sud des Hauts-de-Seine, Siffredi a toujours été baba devant les pastiches que son homologue du Plessis-Robinson, Philippe Pémezec, a édifiés dans sa commune, rasant au passage les immeubles d'une autre cité-jardin. La balade au Plessis-Robinson ressemble à un tour dans un parc d'attractions, sans les manèges.
Brise-tout
A peine arrivé à l'hôtel de ville de Châtenay-Malabry, l'élu LR s'est glissé dans les failles ouvertes par la négligence de ses prédécesseurs socialistes. La Butte rouge appartenant au département, personne n'avait entamé une démarche de protection. Seule une inscription «patrimoine du XXe siècle», sans portée juridique, souligne les q