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Quand Rachida Dati marchait à l’ombre de Renault

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L’enquête du Parquet national financier sur les liens de l’ex-ministre avec le groupe de Carlos Ghosn, dont elle a touché 900 000 euros, est un caillou dans la chaussure de celle qui se verrait bien présidentiable en 2022. Retour sur les points clés de la procédure, à travers le procès-verbal de son audition devant les juges, que «Libé» a pu consulter.
PARIS - SEPTEMBER 30: Rachida Dati and Carlos Ghosn attend the Renault presentation of the Cannes Film Festival Official Car 'Latitude' during the 2010 Paris motor show at the Parc des Expositions Porte de Versailles on September 30, 2010 in Paris, France. (Photo by Julien M. Hekimian/Getty Images)
publié le 6 janvier 2021 à 19h41

Quel boulet que cette enquête judiciaire. Rachida Dati se verrait bien concourir à la présidentielle de 2022, elle a lancé des ballons d’essai en ce sens à la presse anglo-saxonne, notamment dans le Times de Londres. Mais comment faire si, au-dessus de sa tête, plane une épée de Damoclès tenue par quelques juges ? Son implication dans l’affaire Renault-Nissan en France - le Parquet national financier (PNF) enquête sur des soupçons de trafic d’influence, recel d’abus de pouvoir et corruption - pose question. Certes, elle n’a pas été mise en examen et bénéficie du statut de témoin assisté depuis son audition au tribunal judiciaire de Paris, le 26 novembre.

Mais voilà : l’ancienne ministre est désormais associée au roi déchu de l’automobile, Carlos Ghosn, elle qui a perçu 900 000 euros entre 2010 et 2013 de la part de Renault-Nissan, via la société qui chapeautait l’alliance aux Pays-Bas, Renault-Nissan BV (RNBV), pour des prestations sur lesquelles la justice cherche à faire la lumière. Le contrat confidentiel, qui avait pris la forme d’une convention d’avocat datée du 28 octobre 2009, a ressurgi au cours de l’enquête sur les dépenses de cette structure quasi opaque, qui n’était consolidée ni dans les comptes de Renault ni dans ceux de Nissan au Japon. Libération a pu consulter le procès-verbal de son audition dans le cadre de l’information judiciaire sur ses honoraires ouverte par le PNF. Un long face-à-face d’une quinzaine d’heures matérialisé par un document de