Quel boulet que cette enquête judiciaire. Rachida Dati se verrait bien concourir à la présidentielle de 2022, elle a lancé des ballons d’essai en ce sens à la presse anglo-saxonne, notamment dans le Times de Londres. Mais comment faire si, au-dessus de sa tête, plane une épée de Damoclès tenue par quelques juges ? Son implication dans l’affaire Renault-Nissan en France - le Parquet national financier (PNF) enquête sur des soupçons de trafic d’influence, recel d’abus de pouvoir et corruption - pose question. Certes, elle n’a pas été mise en examen et bénéficie du statut de témoin assisté depuis son audition au tribunal judiciaire de Paris, le 26 novembre.
Mais voilà : l’ancienne ministre est désormais associée au roi déchu de l’automobile, Carlos Ghosn, elle qui a perçu 900 000 euros entre 2010 et 2013 de la part de Renault-Nissan, via la société qui chapeautait l’alliance aux Pays-Bas, Renault-Nissan BV (RNBV), pour des prestations sur lesquelles la justice cherche à faire la lumière. Le contrat confidentiel, qui avait pris la forme d’une convention d’avocat datée du 28 octobre 2009, a ressurgi au cours de l’enquête sur les dépenses de cette structure quasi opaque, qui n’était consolidée ni dans les comptes de Renault ni dans ceux de Nissan au Japon. Libération a pu consulter le procès-verbal de son audition dans le cadre de l’information judiciaire sur ses honoraires ouverte par le PNF. Un long face-à-face d’une quinzaine d’heures matérialisé par un document de